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mait vice-roi des pays nouvellement découverts, Jean-François de La Rocque, seigneur de Roberval, que le monarque estimait fort et qu’il appelait amicalement le « petit roi du Vimeu. »

On leva des volontaires. Le 25 mai de cette même année, Cartier abordait de nouveau au Canada. Pendant tout l’hiver, il attendit en vain Roberval. Mais les sauvages se montrèrent menaçants et le Malouin se rembarqua au printemps.

Ainsi finit, il y a près de quatre siècles, la première tentative de colonisation française. L’orageuse politique européenne commençait déjà de faire négliger cet Eldorado dont on ne comprenait pas les prestigieuses richesses.

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Aux dernières années de Henri IV se rattachent les succès véritablement durables du mouvement colonisateur français dans notre pays.

En 1605, un officier de marine, Samuel de Champlain, qui arrivait des Indes occidentales, remontait le Saint-Laurent, accompagné de François Gravé, un armateur breton. De retour en France, le roi Henri fut si content de la relation de ce voyage qu’il nomma un nouveau lieutenant-général, le sieur de Monts, et Champlain s’embarqua une deuxième fois pour le Canada, avec un gentilhomme picard, Jean de Biencourt. On fit terre en Acadie, et c’est de cette expédition que date la ville qui porte aujourd’hui le nom d’Annapolis. Les travaux de colons actifs et intelligents portèrent bientôt leurs fruits : « … on fit du charbon de bois ; des chemins furent ouverts dans les forêts ; on construisit un moulin à farine, lequel, étant mû par l’eau, épargna beaucoup de fatigue… on monta un alambic à clarifier la gomme de sapin et la convertir en goudron ; enfin, tous les procédés des pays civilisés furent mis en usage pour faciliter les travaux. Les sauvages, étonnés de voir naître tant d’objets qui étaient des merveilles pour eux, s’écriaient dans leur admiration : « Que les Normands savent de choses ! »

Nommé lieutenant particulier de M. de Monts, Champlain arma deux navires, en avril 1608, et arriva à Québec le 3 juillet. Sans tarder, l’on entreprit des travaux considérables, des habitations furent élevées et fortifiées, des terrains défrichés, et c’est ainsi que naquit cette ville, peut-être la plus fameuse et, sans contredit, la plus pittoresque de toute l’Amérique.

Entre-temps, les peuplades sauvages, amicales et curieuses au début, étaient devenues inquiètes, soupçonneuses et agressives. Hurons, Iroquois, Algonquins furent cause, pendant de longues années, de combats sanglants dont l’histoire n’a pas sa place ici, mais qui mirent souvent la colonie dans le plus grand danger.

Et maintenant, commencent les longues explorations. Champlain remonta la rivière Ottawa, puis parvint aux grands lacs Huron et Ontario. Deux fois blessé dans des combats, il fut forcé de passer un hiver chez les Iroquois. Sa mort, en 1655, priva le Canada d’un chef énergique et la France d’un bon serviteur.