Adrien Remacle, en allant au fond du problème humain, a rencontré un de ces mystères de naturelle surnaturalité qui semblent être les seuls sujets, désormais, permis au romancier en chemin vers l’Intégral et, pour informer ce cas extraordinaire de la vie ordinaire, l’écrivain a été nécessairement induit, n’ayant pas le vers, à varier son style en sorte que l’illusion d’un rhythme soit procurée par le mélange du poème en prose et de la prose d’analyse. C’est[1] la résultante d’une double filiation paternelle par l’adultère[2]. Du mari de sa mère l’enfant hérite une violente force impulsive d’amativité qui paralyse la spiritualité héritée de l’amant. L’enfant, devenu un peintre, reste enfant toute sa vie : ses tendances vers l’absolu du Beau et vers l’absolu de l’amour sont l’une par l’autre rendues insuffisantes. Il a des ferveurs cordiales excessives ; heureux, souffre d’inapaisables soifs de féminin ; malheureux, tend à l’irréductible abstraction de l’amour divin, puis s’exalte jusqu’à l’impossible en son art, puis tombe aux méfiances les plus grossières, à des bassesses banales. En une femme aimée il essaie
- ↑ Adrien Remacle, l’Absente.
- ↑ Phénomène scientifiquement prouvé : la perpétuation, dans la femme, de l’influence de l’homme qui le premier la posséda. Qu’elle appartienne ensuite à un autre et devienne mère : l’enfant pourra ne ressembler, moralement et physiquement, qu’au premier amant et pourra aussi résumer en soi les deux ascendances.