bien n’assigner point de rangs. — Enfin je
n’indiquerai pas de préférences. Tous ceux que je
nomme je leur fais honneur, comme j’estime qu’ils
honorent, tous, ces pages. Dans leurs théories on
verra s’épaissir ou s’évanouir les brouillards où
dort l’aurore future, on constatera les effets, dans
les Formules Nouvelles, des causes recelées dans
les Formules Accomplies. — Résumant les
théories, ne les discutant pas, n’exprimant que le
moins possible une opinion sur la valeur des
tentatives, je serai court. Quant à ma pensée
personnelle, elle est dans les pages qui seront lues les
dernières.
Comme dit M. Mallarmé, les livres de vers, c’est toujours très bien : et comment serait-ce mal ? Le charme du nombre ordonné et de la Rime qui va s’enrichissant sauve tout. Mais, sans doute, ne faut-il jamais faire de « livres de vers ». Dans un salon, une harpe, si vous n’êtes un musicien, y toucherez-vous ? Vous le savez pourtant, que sous vos doigts, quoique malhabiles, jailliraient des sons qui, pris en soi, seraient tous harmonieux. Mais non : si vous ne savez « jouer un air », ne touchez pas à la harpe. Et pourtant, c’est toujours très bien, les livres de vers : à moins que ce soit autre chose…