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IV


FORMULES NOUVELLES




J’ai insisté longuement sur les causes anciennes du mouvement littéraire actuel. Je viens d’avertir que des difficultés de toutes natures l’entravent. En outre, je pense que, ce mouvement, on s’est trop hâté de le définir et de le borner. On a dit Décadence et Symbolisme : je ne reconnais d’incontestable décadence littéraire que dans les romans à la mode ; je ne connais point de littérature qui ne soit symbolique. Rien n’est aussi parfaitement inutile que ces étiquettes. Les « Décadents », en écrivant dans une langue reprise à ses sources étymologiques et qui, par son amour — exagéré, dit-on — du mot rare, témoignaient surtout de ce sentiment très légitime de ne laisser dormir aucune des richesses de la langue, réagissaient contre la dépravation et l’appauvrissement, contre la « décadence » de la langue française.

Mais ce n’est là qu’une des caractéristiques secondaires de la Littérature Nouvelle.