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logique, — une réaction, pourtant, du moins en partie, contre le roman naturaliste, subira cet effet de tristesse comme il continuera d’en exploiter la cause.

Mais résumons.

IV. RÉSUMÉ DE L’ANALYSE


Trois hommes et trois œuvres résument et personnifient parfaitement les trois Formules.

Des trois celui seulement qui personnifie la formule classique est grand (aussi est-il presque oublié) : entre le second et le troisième il y a la même différence de mérite, à peu près, qu’entre le premier et le second. Et ces degrés dans les esprits disent eux-mêmes les degrés différents de l’importance des Formules.

Joubert est né au milieu du XVIIIe siècle, il n’en a pas été touché. Si, comme il le déclare, la Révolution a chassé son esprit du monde réel en le lui rendant trop horrible, le désastre de l’Art chrétien et classique ne l’a désespéré ni de Dieu ni de l’Art. Un peu pressé dans les bornes évangéliques, il est aussi métaphysicien qu’un esprit français peut l’être par lui-même ; il a des mots comme celui-ci : « L’espace est la stature de Dieu. » Bien loin de laisser son style s’abandonner aux lâchetés de l’époque, il le serre et le concentre. Il voudrait mettre « tout un livre dans une page, toute