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justesse qu’il est « à la fois païen et chrétien. »

À cette parole, qui est de Taine, ajoutons, pour l’éclairer, le mot profond de Mallarmé : « Moderne, c’est-à-dire contemporain de tous les temps. »

C’est par cette vérité double que le poète des Fêtes Galantes et de Sagesse nous donne le conseil entre tous opportun, dans l’instant où de vaines complications et de trop subtils artifices risqueraient de compromettre la clarté de la pensée française.

Mystique et plastique, chrétien et païen, gothique et antique, Verlaine nous invite à fêter enfin cette autre Renaissance, la vraie, la désirable, qui fondera l’œuvre du génie moderne sur la tradition classique, assimilée, transformée selon les besoins et les belles fatalités des races, et de la tradition du moyen âge, si longtemps travestie et calomniée,