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deux courants, apparemment contradictoires et profondément harmonieux, de la pensée verlainienne.

Ces deux courants se précisent bientôt avec les Fêtes Galantes et la Bonne Chanson.

Les Fêtes Galantes sont toutes sensuelles. La Bonne Chanson est toute sentimentale. Mais la sensualité des Fêtes s’assombrit d’une tristesse qui va, en dépit de caprices où l’on surprend les souvenirs du pire et du plus charmant xviiie siècle, jusqu’à la noire mélancolie, et la sentimentalité de la Chanson se relève d’aspirations à la pure spiritualité, où l’on surprend le pressentiment des heures qui dicteront Sagesse.

Pensez

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d’extase les jets d’eau…