Page:Morice - Demain, 1888.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ruines de l’avenir, Vous n’y voulez voir qu’un brouillard, je pense que c’est la fumée d’un grand fou. Cette fumée fait bien de l’ombre, je le sais, où vibrent à peine de rares étincelles, de vagues mains lumineuses qui font un signe et s’éteignent, — Quelques-uns se contentent de solutions trop courtes, et d’autres, comme M. Mallarmé, ce très pur poète, disent des mots si hautement simples que cette époque ne les saurait entendre, perdue qu’elle est de petites complications. Il me semble pourtant que par des poètes tels que Paul Verlaine, ce parfait musicien, et des prosateurs tels que Villiers de l’Isle-Adam — pour ne nommer que ceux-là — les portes de l’avenir ont été du moins entr’ouvertes.

« L’avenir est dans le passé », dites-vous, Monsieur. Et en effet ! Mais nous le savons, et ce n’est pas inconsciemment que nous retournons aux sources de la langue d’une part et de l’autre aux sources des Mythes. —