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lumes que la série des Rougon-Macquart n’en comporte. — En tous cas, voilà qui est fait. La besogne n’était pas aimable et voulait précisément l’exactitude bureaucratique, la persévérance administrative de M. Zola : une longue patience et six pages par jour ! Nous lui devons de la reconnaissance et le louer même pour les défauts qui constituent, si je puis ainsi dire, ses qualités, — cette étroitesse sans quoi nous n’aurions pas l’unité de ses efforts, cette grossièreté au delà de laquelle il a parfois trouvé la grandeur.

Telle m’apparaît, Monsieur, la morale à déduire de l’histoire littéraire de nos trois derniers siècles. Mis à part des génies tout-puissants comme Pascal et Balzac qui reflétèrent dans le flot profond de leur pensée tout l’art et toute la vie, et des esprits infiniment subtils et délicieux comme Joubert et Stendhal qui se datèrent de l’avenir, tous nos grands ancêtres ont donc coopéré à cette