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— Pourtant, vous le savez, vous qui regrettez de n’être pas avec eux, les jeunes gens ont toujours raison ; même dans leurs erreurs, la vérité germe. Permettez-moi de dire que votre sévérité est un peu brève. M. Zola n’est point responsable des infiniment petits corollaires de son théorème, et quant à M. Mallarmé, je sais fort bien quelle est son influence sur la génération nouvelle, mais je ne sache pas qu’il ait avoué aucun disciple. Et ces jeunes poètes eux-mêmes que vous traitez de mystiques — j’en sais plus d’un que le mot ne fâcherait point, — si contradictoires et nuageuses que soient leurs aspirations, je ne crois pas impossible d’y démêler une certaine et suffisante unité.

Pour voir clair, vous avez senti la nécessité de reculer dans l’histoire. Je vous imiterai ; j’irai même un peu plus loin que vous, sans pourtant plus que vous remonter jusqu’à la nébuleuse primitive. Il me semble qu’à