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appris la capture des féniens par l’infanterie américaine ». C’est précisément à la nouvelle de leur triomphe qu’ils se tournent contre eux.



Ce qui précède dans le compte rendu a trait aux réunions des chefs seulement. Voici maintenant le rapport officiel sur l’assemblée populaire tenue à Saint-Vital, paroisse de Riel, en conformité avec la décision prise le matin même.


Le 6, à huit heures du soir, chez Riel, des citoyens de Saint-Vital s’assemblent.

André Beauchemin M. P. P. président ; Ch. Nolin, de la Pointe-de-Chênes, secrétaire. Le président expose à l’assemblée qu’elle a à se déclarer ou en faveur d’O’Donoghue, ou de la neutralité, ou du gouvernement.

On veut s’en rapporter à ce que dira Riel. Celui-ci dit que les circonstances et ses propres vues sont peut-être mal appréciées par un certain nombre de métis. Qu’à cause de cela il craint autant que jamais une division parmi ses compatriotes, et surtout parmi les métis français. « Je vous prie donc de vous unir », ajoute-t-il ; « et puisque vous me marquez une si grande confiance, croyez-moi, [je] ne suis pas changé. Ne nous met[tons] pas pour l’injustice, mais appuyons [tous] ensemble la motion suivante :

Qu’il est juste de faire connaître à Son Excellence le lieutenant-gouverneur du Manitoba que la présente assemblée saisit la conjoncture où se trouve le pays pour affirmer son attachement à la constitution qui nous régit.

Charles Nolin seconde. Toute l’assemblée appuie.

Ajournement.


Le rôle de Riel dans cette circonstance se passe de tout commentaire. Enfin, nous avons dans ce qui suit les résultats pratiques des assemblées tenues dans les localités qu’on eut le temps de consulter dans l’après-midi du 6 et l’avant-midi du 7 octobre.


Samedi, 7 octobre, à St-Vital, chez André Neault, à 3 heures après-midi,

André Neault, Ambroise Lépine.
J.-B. Ritchot, B. Beauchemin.
Bapt. Touron, Pierre Parenteau.
Elzéar de la Gimodière, Jos. St-Germain.
Charles Nolin, Louis Riel, [etc. s’assemblent][1].
  1. Quelques lignes paraissent manquer ici dans le manuscrit.