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portunité de se déclarer neutre ou en faveur [du][1] gouvernement, Amb. Lépine, secondé par [Elzéar] de la Gimodière, fait motion que ceux qui veulent être en faveur du gouvernement se lèvent. Douze se lèvent. Un seul, Bapt. Touron, préfère la neutralité.


J’ouvre ici une parenthèse pour faire remarquer que le jour même de la déconfiture des féniens à la frontière, ni Riel ni aucun des autres chefs métis ne savaient encore rien des résultats de l’aventure O’Donoghue, et que pourtant douze sur treize, y compris Riel lui-même, décidèrent d’offrir leur concours actif au gouvernement. Avis à l’historien Hill et Cie.

M. Nault, arrivé très fatigué le soir de ce jour-là, ne put assister à la séance du soir. Aussi le compte rendu se contente-t-il de remarquer : « Huit heures du soir. L’assemblée s’ajourne pour le lendemain matin à neuf heures. » Il continue :


Le 6 octobre à 9 heures A. M., chez Riel, à Saint-Vital, s’assemblent :


André Neault, L. Riel, Joseph St-Germain,
Bapt. Lépine, Pierre Léveillé,
Ambroise Lépine, Elzéar de la Gimodière,
Bapt. Touron, J.-B. Ritchot,
Pierre Parenteau, Bapt. Beauchemin,
L’Hon. X. Dauphinais. Angus McKay.


Pierre Parenteau, président, demande à André Neault et Bapt. Lépine le récit de leur voyage. Ils disent que le Fort Pembina devait être pris de mercredi matin[2] ; qu’O’Donoghne leur avait dit cela mardi dans la nuit. Qu’il paraissait tenir à l’alliance des métis ; que cependant il disait avoir amené assez de force. Qu’il avait besoin des métis pour le succès de la déclaration de l’indépendance du pays. Qu’il avait de l’argent ; et que par la suite il pourrait faire entrer cinq hommes dans le pays contre le Canada un.

Le président ayant demandé ce que l’assemblée se décidait de faire par rapport au peuple,

Ambroise Lépine, Pierre Léveillé, Elzéar de la Gimodière, l’honorable Dauphinais, Angus McKay opinent qu’il faut persuader les gens en faveur du gouvernement. Les autres restent indécis, à l’exception de Riel qui, la veille s’étant prononcé en faveur du gouvernement, demande à ne pas voter ce jour-là. Les membres conviennent de [former] des assemblées dans leurs paroisses respectives. Ambroise Lépine, Léveillé, de la Gimodière, Dauphi-

  1. Les souris n’ayant pas respecté le papier métis, un trou se trouve au milieu de chaque feuille qui a fait disparaître les mots entre crochets.
  2. Il ne le fut que le jeudi. O’Donoghue voulut peut-être donner le temps aux métis de s’organiser en sa faveur. Cette remarque d’André Nault est une autre preuve que, même le 6, on n’avait pas encore entendu parler de l’échec des féniens à Pembina.