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La machine électrique de l’abbé Nollet, en 1747

CHAPITRE PREMIER

L’Électricité atmosphérique

L’Électricité, cette partie de la Science dont l’industrie humaine est actuellement tributaire, est en somme d’acquisition récente.

Et cependant dès l’antiquité on avait reconnu, dans certains corps, la présence d’une sorte d’attraction s’exerçant sur des matières légères.

C’est ainsi que Thalès de Milet, 600 ans avant J.-C., constatait que « l’ambre frotté attirait à lui des corps légers, comme par un souffle ».

Cette curieuse propriété fut désignée plus tard sous le nom d’Électricité du mot grec, electron, qui signifie ambre.

Quant à la vraie cause du phénomène, personne n’en eut la moindre idée et il en fut ainsi jusqu’à la fin du Moyen-Âge.

Comment d’ailleurs en aurait-il été autrement ? Dans l’antiquité les peuples crédules ajoutaient la plus grande foi à toutes les fantaisies de leurs poètes et admettaient par exemple sans autre démonstration que les abeilles naissent du corps putréfié d’un bœuf et que l’ambre provient de l’incrustation des larmes d’un oiseau de l’Inde pleurant la mort du roi Méléagre.

Qui se fût douté à ces époques reculées qu’on put établir un rapprochement entre ces phénomènes bien inoffensifs en apparence et les grandioses manifestations de la foudre ?

Au début, les hommes ne virent sans doute dans les orages que vengeance des dieux de l’Olympe et les anciens législateurs, comme les premiers rois durent, en plus d’un cas, profiter de cette circonstance pour affermir leur autorité et retenir par la crainte, dans la voie du devoir les peuples dont ils avaient la charge.

Dans leurs fictions poétiques les phi-