vons que H. Gossen doit la plus grande part de sa renommée actuelle, mais à L. Walras, qui, dès qu’il avait eu connaissance de l’Entwickelung, s’en était procuré un exemplaire, non sans peine d’ailleurs, et s’était entouré de renseignements sur son auteur, de telle sorte qu’en 1881 il était à même d’écrire sur l’œuvre et la vie de H.-H. Gossen, et pour la plus grande gloire de cet « Économiste inconnu », une étude très documentée, qu’il fit paraître, après la mort de W. St. Jevons, dans le Journal des Économistes[1], en vue d’établir nettement les positions respectives des fondateurs de l’économie pure.
L’ouvrage de H.-H. Gossen constitue, à notre sens, le livre le plus rébarbatif qui puisse tomber sous les yeux d’un lecteur avide d’économie mathématique. Il forme en effet un volume compact de 277 pages, sans division en sections ni chapitres, dont les diverses parties, séparées par de simples tirets, sans titres, offrent, en un style bien allemand, diffus et « emberlificoté », un mélange d’exposés théoriques et de considérations morales à tendances pratiques dont on ne saurait affronter la lecture si l’on n’a pas le cœur blindé de l’aes triplex dont parle Horace.
On peut néanmoins diviser le livre en deux parties : l’une, d’économie pure, comprenant les lois de la jouis-
- ↑ Numéro d’avril 1885. (Cette étude figure également dans la IIIe section des Études d’économie sociale, de L. Walras.) — Antérieurement G.-D. Hooper avait également fait paraître un article sur H. -H. Gossen dans le Journal of the London statistical society, numéro de septembre 1879, pp. 727-733.