produit formant le revenu du capitaliste et donnant le taux naturel de l’intérêt du capital. Mais ce n’est d’ailleurs que rarement que H. von Thünen a entendu chercher dans les mathématiques un moyen d’investigation, et le plus souvent, comme ses prédécesseurs, il s’est borné à leur demander un langage commode pour enregistrer des conclusions auxquelles il était parvenu sans en faire usage. Aussi croyons-nous que s’il jouit d’un certain prestige parmi les économistes mathématiciens, il ne le doit pas tant aux formules algébriques figurant dans son œuvre qu’à cette impression générale qui s’en dégage, que c’est là l’œuvre d’un esprit scientifique pénétré des notions de continuité et de limite qui échappent souvent aux ἀγεωμετρητοί et qui ont tout naturellement permis à H. von Thünen de devancer les théories de l’utilité ou de la productivité marginales, par exemple lorsqu’il dit que c’est « l’utilité de la dernière parcelle de capital employée qui détermine le taux du revenu de la totalité de la somme prêtée »[1].
Sur William Whewell qu’il nous reste à signaler avant d’arriver à A. Cournot, nous serons bref. Nous en dirons simplement que si l’on désirait disposer méthodiquement, dans une bibliothèque par exemple, les œuvres des auteurs que nous sommes en train de passer rapidement en revue, il serait tout indiqué de placer ses œuvres à côté de celles de F.-N. Canard, à moins qu’on ne préfère les mettre en pendants du fait de la différence des sujets choisis. Ses divers mémoires ayant pour objet tant la Mathematical exposition of some [et certain] doctrines of political economy que la Mathematical exposition of the leading doctrines in Ricardo’s « Principles of political economy and taxation » dont la
- ↑ Isolirte Staat, 2e part., vol. I, § 18.