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« Soient trois marchandises exposées pour être échangées les unes contre les autres ; soit une quantité a de mesures M de l’une, une quantité b de mesures M’ de l’autre, et une quantité c de mesures M" de la troisième. Soit divisée la quantité a de marchandises M en deux parties am et an, dont chacune soit la somme des parties offertes par chaque propriétaire des mesures M pour recevoir des mesures M’et M" ; soit divisée la quantité b de marchandises M’en deux parties bp et bq, dont chacune soit la somme des parties offertes par chaque propriétaire des mesures M’ pour recevoir des mesures M et M" ; soit divisée la quantité c de marchandises M" en deux parties cr et cs, dont chacune soit la somme des parties offertes par chaque propriétaire des mesures M" en échange des mesures M et M’. Ces suppositions donnent trois équations aM = pbM' + rcM . bM' = maM + scM", cM = qbM' + naM. On peut déduire de ces trois équations les rapports des marchandises prises deux à deux, et l’on aura

M : M’: M"

on peut en déduire aussi la valeur de chaque marchandise relativement à chaque autre, et les quantités que chaque propriétaire attirera en échange de ses offres »[1].

Cette théorie de l’échange — que nous avons crû devoir reproduire parce qu’elle constitue sans doute la plus ancienne ébauche de celles que nous rencontrerons par la suite — est complétée par une théorie de la monnaie, dans laquelle A. N. Isnard s’attache à montrer que la monnaie est une marchandise comme les autres, dénuée de vertus particulières. Quant au reste de l’ouvrage, nous nous abstiendrons d’en parler, non qu’il soit dénué d’intérêt, il contient au contraire de bonnes critiques des idées de Quesnay et des « Écono-

  1. Traité des richesses, t. I, 1. I, ch. i, sect. 1re.