Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

arrêter à tous les auteurs d’œuvres mathématico-économiques, car, en présence de l’abondance de ces productions, nous serions amenés à entrer dans des développements absolument hors de proportion et avec un examen d’ensemble tel que celui que nous avons entrepris, et avec l’intérêt même qu’ils seraient susceptibles d’offrir ; nous avons simplement l’intention de présenter uniquement ceux d’entre ces auteurs dont les œuvres nous semblent les plus importantes, eu égard aux époques où elles où été écrites. Après avoir signalé tous ceux qui dans les débuts ont appliqué les mathématiques au traitement de questions économiques même très particulières, nous laisserons peu à peu de côté les auteurs d’études trop spéciales, dont la seule mention dans les bibliographies dont nous indiquerons ultérieurement l’existence paraît suffisante, pour ne nous occuper, dans la période contemporaine, que des économistes ayant apporté une réelle contribution à l’édification des seules théories qui justifient pleinement l’emploi des mathématiques.

Nous allons donc tout d’abord rappeler les noms des précurseurs, qui, s’ils n’ont guère participé à l’élaboration des conceptions modernes, ont du moins contribué à leur formation, tant en fournissant l’idée de l’emploi des mathématiques en économie politique qu’en indiquant les premiers éléments de cet emploi. Puis, nous nous arrêterons plus longuement sur les fondateurs de l’économie pure, qui, par la découverte du principe de l’utilité finale et son application à la détermination des prix sous le régime de la libre concurrence, ont été conduits à faire, pour la première fois, une application rationnelle importante des mathématiques en les utilisant pour représenter la solidarité des transactions qui s’effectuent sur un marché. Nous parlerons enfin des économistes contemporains qui ont perfectionné