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C’est pourquoi nous ne nous arrêterons pas plus longuement à l’examen de la prétendue stérilité de l’emploi des mathématiques en économie politique, nous bornant pour terminer à faire remarquer que les économistes littéraires sembleraient mal venus à en exagérer l’importance si l’on admet, comme ne craint pas de l’affirmer M. Bouvier, que les méthodes anciennes ont été, elles aussi, en grande partie stériles, et qu’il faut à tout prix trouver autre chose.


Arrivé au terme de cette première partie, nous voudrions pouvoir dire : Et nunc erudimini ; mais, si présomptueux que l’on soit, c’est là une conclusion qu’on ne saurait se croire autorisé à formuler, car s’il était possible de dresser en des termes purement littéraires — ainsi que l’ont demandé certains critiques — le bilan de l’économie mathématique qui, en tant que science pure et encore à ses débuts, comprend nombre de théories se présentant non pas sous la forme de résultats synthétiques, mais sous celle de matériaux analytiques, il n’y aurait plus alors qu’à proclamer l’inutilité de l’emploi des mathématiques. Aussi, abandonnant l’étude in abstracio de notre sujet, allons-nous, par la suite, tenter de montrer l’importance et l’intérêt de l’économie mathématique en indiquant, dans les grandes lignes, son évolution et son état actuel.

    hardiment », et Jevons déclarait « qu’un avantage de la Théorie de l’Économique, soigneusement étudiée, sera de nous rendre très prudents dans nos conclusions quand la matière ne sera pas de la nature la plus simple ».