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δ’ἂν ἔφη καὶ παραφρονῆσαι τὸν ταῦτα μεριμνῶντα, οὐδὲν ἧττον ἢ Ἀναξαγόρας παρεφρόνησεν ὁ μέγιστον φρονήσας ἐπὶ τῷ τὰς τῶν θεῶν μηχανὰς ἐξηγεῖσθαι.[1]. Or, il serait à cette objection une réponse bien facile, d’un ordre tout à fait général. C’est celle qui consisterait tout simplement à revendiquer hautement pour le savant le droit de faire de la science pour la science, ainsi que l’a revendiqué Walras qui a très joliment développé sa pensée en ces termes : « La statique nous apprend que lorsqu’un corps s’appuie sur un plan horizontal par plusieurs points, il faut, pour l’équilibre, que la verticale passant par le centre de gravité de ce corps tombe dans l’intérieur du polygone formé par tous les points de contact. Or, ce théorème, qui est fécond en conséquences de théorie ou d’application, ne nous sert à rien pour ce qui est de nous tenir debout. En ce sens, lorsque Philaminte et Bélise disent à Lépine qui s’est laissé tomber :


Voyez l’impertinent ! Est-ce que l’on doit choir
Après avoir appris l’équilibre des choses ?
De ta chute, ignorant, ne vois-tu pas les causes,
Et qu’elle vient d’avoir du point fixe écarté
Ce que nous appelons centre de gravité ?


celui-ci est fondé à répondre, avec une nuance marquée d’ironie :


Je m’en suis aperçu, Madame, étant par terre.


« Mais, si ce facétieux jeune homme, allant plus loin, entendait insinuer que la connaissance des propriétés du centre de gravité et des conditions mathématiques de l’équilibre des corps est inutile, ce serait de lui qu’il

  1. Mémorables, l. IV, ch. vii (passage rappelé par M. Pareto à l’occasion de la question qui nous occupe).