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et l’étude des différents cas de monopole susceptibles de se produire (III, V, 4), l’explication de la véritable nature des différentes espèces de rente et, en particulier, de la rente des consommateurs (II, II, 3), qui, pour subjective qu’elle soit, n’en offre pas moins un réel intérêt parce qu’elle représente, comme le fait remarquer M. Colson « le plus clair du gain dû aux progrès de la civilisation, au point de vue matériel »[1]. En outre, ils ont considérablement amélioré l’exposition de nombre de théories qui étaient demeurées jusqu’alors passablement obscures, verry hazy, dit le professeur Irving Fisher, mais c’est là un point sur lequel nous n’insisterons pas, pour ne pas sembler revenir sur ce que nous avons dit précédemment à ce sujet, et à propos duquel nous rappellerons seulement, ainsi qu’on l’a fait maintes fois à cette occasion, que la possibilité de voyager à pied ne diminue en rien les mérites des chemins de fer.

Une esquisse de l’ensemble de la vie économique, ensemble dont l’analyse n’est pas accessible à la logique courante, et des vues détaillées de certains phénomènes particuliers dont l’explication échappe au raisonnement déductif ordinaire, telles sont en résumé les principales contributions que, grâce à leur extrême généralité, — à leur impersonnalité si l’on peut dire — et à leur grande souplesse, les procédés mathématiques ont apportées à l’économie politique. Et à l’objection que l’on pourrait faire que ce sont là de bien médiocres acquisitions, qui se réduisent en réalité à néant étant donné que les théories mathématico-économiques restent sans applications pratiques de l’aveu même de leurs auteurs, nous ferons les deux réponses suivantes.

  1. Cours d’économie politique, L. I, 2e éd., Paris, 1907, ch. iii, § 2 B.