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professeur Vito Volterra[1], n’en sont pas moins favorables à l’emploi des mathématiques en économie politique.

Les économistes, en présence de l’introduction en économie politique de procédés qui ne leur étaient pas familiers, se sont également, dans leur ensemble, montrés plutôt hostiles ; mais ils n’ont pas tous adopté la même attitude.

Les uns se sont contentés de proclamer ex cathedra, sans explications, que l’emploi des mathématiques devait nécessairement demeurer stérile.

D’autres ont eu la franchise de déclarer qu’il leur paraissait insupportable de voir assujettir l’étude de l’économie politique à la connaissance préalable des mathématiques.

D’autres enfin, surpris de cette apparition de procédés inaccoutumés, se sont demandé s’il n’y avait pas lieu de les considérer comme des intrus et ont entrepris de rechercher les causes possibles de leur inopportunité.

Des premiers nous ne dirons rien, car, en l’absence d’arguments, on ne peut que se borner à regretter que des économistes comme M. Paul Leroy-Beaulieu, pour ne citer que le plus considérable, aient usé de leur grand crédit pour tenter de jeter par-dessus bord l’économie mathématique menaçante, en affirmant, sans justification[2], que (c’est l’auteur qui souligne) « l’École dite mathématique en économie politique n’a aucun fonde-

  1. Revue du mois, numéro de janvier 1906 et Giornah degli economisti, numéro de novembre 1901.
  2. On ne saurait, en effet, considérer comme telle cette assertion que « la loi de substitution rend impossible l’usage utile des mathématiques en économie politique. » Voir Ch. Gide et Ch. Rist, Histoire des doctrines… [p. 21] l. V, ch. i, § 4, p. 616 n. et V. Pareto, Cours… [p. 142], t. I, no  55 9, p. 405 et infra, III. IV.