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duisent entre la collectivité considérée et les autres collectivités — par le grand principe de la conservation de la matière, telles que la condition de l’équilibre des budgets individuels et celle de la compensation des quantités de chaque marchandise offertes et demandées sur le marché de l’échange (Voir ci-dessus III, II, 1).

Les liaisons du second genre n’ont au contraire été prises en considération que récemment, par les fondateurs de l’économie pure. « L’origine de cette théorie », dit M. Pareto[1], « peut se voir dans le fameux problème du basket de A. Marshall[2] » ; ce problème a été étudié aussi par F.-Y. Edgeworth[3]. Mais ces auteurs ne paraissent pas s’être rendu compte de la généralité et de l’importance de la question. F.-Y. Edgeworth dit même en note : « Molte sottigliezze che sono necessarie per rifinire logicamente (le dottrine economiche) nella loro forma più generale ed astratta, hanno una ristrettissima portata pratica ». Aussi a-t-il été réservé au savant professeur de Lausanne de faire, pour la première fois, l’étude des liaisons de ce genre, et il en a donné la définition suivante : « Elles sont données par des équations se rapportant au chemin suivi pour passer de la position initiale à la position d’équilibre, c’est-à-dire par les opérations de la transformation de certaines quantités en certaines autres »[4]. Il faut donc entendre par liaisons du second genre toutes celles qui sont l’expression de restrictions au libre jeu de l’activité indi-

  1. Encyclopédie, note 34, p. 622.
  2. Principles of economics, 5e éd., Londres, 1907, B. V, ch. iv, § 7 (Principes… [p. 100], 1. V, ch. ii, § 4).
  3. Osservazioni sulla teoria matematica dell’economia con riguardo speciale ai principii di economia di Alfredo Marshall, dans le Giornale degli economisti, numéro de février 1891.
  4. Encyclopédie, § 10.