mière n’est pas seulement une source d’agrément, elle assure aussi la destruction des germes morbides, lire des erreurs, tout en favorisant le développement de la vie, c’est-à-dire des théories constructives[1].
La rigueur apparaît à première vue comme l’une des qualités les plus hypothétiques que l’emploi des mathématiques soit susceptible d’introduire dans les théories économiques, si souvent incertaines, car les critiques ne se sont pas fait faute de relever des erreurs d’économistes mathématiciens pour en conclure à la condamnation de leurs procédés. Nous ne craignons cependant pas de placer le haut degré de certitude qu’il assure au premier rang des avantages inhérents à cet emploi, parce que, en réalité, les erreurs en question ne sauraient, sauf exceptions, — « il y a des mathématiciens qui font de faux calculs, comme il y a des logiciens qui font de faux raisonnements »[2] — être mises à la charge des mathématiques. Il y a lieu, en effet, de distinguer dans toute théorie deux parties : les données tirées de l’observation des faits et les raisonnements établis sur ces données pour expliquer ces faits ; de telle sorte qu’une théorie peut être fausse soit par suite du défaut de coïncidence entre les données et les faits, soit par suite du défaut d’adaptation des raisonnements aux données. Or, les mathématiques ne jouent un rôle efficace que dans les raisonnements, il n’y a donc aucune contradiction à parler de la certitude inhérente à
- ↑ Il n’est pas sans intérêt de rappeler à ce propos cette assertion formulée par le célèbre astronome Simon Newcomb, à l’occasion de la publication du livre de Cairnes sur The caracter and logical method of political economy : « Mathematical analysis is simply the application to logical déduction of a language more unambigous, more precise, and for this particular purpose, more powerful than ordinary language. » (Passage cité par le professeur Irving Fisher dans ses Mathematical investigations… [p. 136], App. III).
- ↑ Dupuit, De la mesure… [p. 80], p. 375 note.