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ment immergée et le compartiment extensible entièrement fermé. Par suite (fig. 11), quand la citerne émerge d’une certaine hauteur (utilité marginale) et que le compartiment extensible présente une certaine ouverture (prix, la tige fait avec la position horizontale — qu’elle occuperait si la citerne était immergée jusqu’à l’ouverture — un angle dont la tangente trigonométrique est égale à la quantité qu’il s’agit de mesurer. Il suffit donc de transmettre les variations de cette tangente à l’index correspondant à l’aide d’un fil dont le guidage vertical est assuré au moyen de glissières. Toutes ces dispositions de détail n’ont d’ailleurs, cela se conçoit, rien d’absolu. C’est ainsi que M. Irving Fisher lui-même fit exécuter un appareil légèrement différent de celui que nous venons de décrire, et dont la figure 12 est la reproduction d’une photographie que nous devons à la bienveillance du professeur de Yale.

Quoi qu’il en soit, « l’appareil de Fisher est », ainsi que nous l’avons dit, « tout autre chose qu’une simple curiosité scientifique. Non seulement il place sous les yeux un marché tel que la théorie en suppose, en montrant à l’évidence la mutuelle dépendance des divers éléments qui déterminent les raisons d’échange lorsqu’on limite le problème en considérant ces éléments comme donnés, — c’est-à-dire lorsqu’on limite le problème à l’étude de la consommation indépendamment des causes qui déterminent la quantité produite de chaque bien et les revenus individuels — mais encore il constitue un véritable instrument d’investigation, qui permet l’étude de nombre de phénomènes compliqués, déjà difficiles à suivre par ceux qui ont à leur disposition le puissant appareil de l’analyse mathématique, et à peu près impossibles à suivre avec une précision même très relative par ceux qui ne veulent pas recourir à l’analyse mathématique. »