Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/159

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme fondamentale. « Au point de vue strictement mathématique de la détermination de l’équilibre, la capitalisation ne diffère pas de la fabrication de choses quelconques »[1], (elle constitue en somme les premiers échelons de la production.)

Le Manuel est complété par des études d’économie appliquée sur la population et sur les capitaux fonciers et les capitaux mobiliers, et enfin par un aperçu d’ensemble du phénomène économique concret. Ces derniers chapitres mettent nettement en évidence l’importance du rôle de l’économie pure, en offrant à une étude générale des bases réellement scientifiques, qui permettent de la soustraire aux influences éthico-métaphysiques.


Nous nous sommes efforcé dans ce qui précède de donner une idée d’ensemble de l’œuvre actuelle de M. Pareto. Nous essaierons dans la IIIe partie de faire voir plus clairement les résultats qu’il a obtenus, mais nous croyons devoir dès à présent souligner que cette œuvre vaut non seulement par ces résultats, mais encore par ceux qu’elle permettra d’obtenir grâce aux éléments qu’elle a fournis à la science. Le savant professeur de Lausanne a commencé à frayer une voie nouvelle qui ne saurait manquer d’être féconde, car on y découvre dès à présent de nombreux problèmes, dont les ἀγεωμετρητοί ne soupçonnaient même pas l’existence et dont la solution n’est encore actuellement qu’effleurée (Cf. Pareto, passim).

  1. Encyclopédie, § 48.