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rend en quelque sorte tangible la mutuelle dépendance des variables économiques, en montrant, grâce à un mécanisme ingénieux, le système économique en action, ainsi que l’a rappelé M. Pantaleoni au Congrès de Parme en septembre 1907[1]. « Cet appareil ne constitue pas une simple merveille scientifique ; ce n’est pas seulement un procédé pratique d’illustration des systèmes d’équations auxquels… recourt l’économie mathématique : c’est, à proprement parler, un véritable instrument d’investigation, qui est susceptible de faire voir avec une singulière netteté quels seraient, cœleris paribus, les effets de telle ou telle cause, et à en donner une mesure approximative »[2]. Les Mathematical investigations — qui n’ont d’ailleurs malheureusement pas été traduites en français — étant devenues introuvables en librairie et ne figurant que dans un très petit nombre de bibliothèques, nous donnerons, avec des figures, dans la quatrième partie de notre étude, une description détaillée de cet appareil présentant l’immense avantage de faire saisir, pour ainsi dire sur le vif, la consistance générale de l’équilibre économique, qui peut, dans une certaine mesure, se trouver masquée par des abstractions qui ne sont pas toujours faciles à saisir pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec l’emploi des mathématiques.

Tandis que dans la première partie de son ouvrage, M. Irving Fisher avait admis avec Jevons, Walras, etc., que l’utilité de chaque produit ne dépend que de la quantité de ce produit, dans la seconde, au contraire, il a considéré l’utilité de chaque produit comme une fonc-

    à la même époque. Cf. Revue d’Économie politique, numéro de janvier 1891, p. 27.

  1. Cf. Revue d’Économie politique, numéro de mars 1908.
  2. E. Barone, Giornale degli Economisti, numéro de mai 1894.