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énoncer cette règle assez inattendue : le meilleur droit de douane est égal au tiers de celui qui serait prohibitif ; la question classique des produits indivisibles, qu’il a du reste esquissée sans faire appel aux mathématiques.

Dans la seconde partie de sa Mathematische Begründung, qui a trait à la production, au lieu de continuer à s’inspirer des idées de Walras, M. Launhardt s’est plutôt inspiré des idées de Jevons. De même que l’économiste anglais, il a considéré la peine résultant du travail comme une satisfaction négative dont le degré d’intensité est fonction de la durée de ce travail, ce qui l’a tout naturellement conduit à représenter dans ses calculs la quantité de peine en fonction du temps par une expression parabolique, analogue à celle à laquelle il avait eu précédemment recours pour la satisfaction, et à poser le principe de l’égalité de prix du plaisir et de la peine, qui n’est autre chose que celui de l’égalité des degrés d’utilité des produits et de désutilité des travaux de production dont nous avons déjà eu l’occasion de parler. Il est à noter que dans son étude de la production. M. Launhardt s’est également attaché à mettre en évidence l’analogie entre le profit de l’entrepreneur et la rente du sol. Mais dans cette partie de son ouvrage, précisément sans doute sous l’influence de Jevons, il a donné, plus encore que dans sa théorie de l’échange, libre cours à sa tendance à fragmenter son analyse. Au lieu de réclamer des mathématiques le seul concours qui justifie entièrement leur usage en économie politique, en les utilisant à mettre en évidence la mutuelle dépendance des phénomènes économiques, qui ne peut se traduire que par des équations, il a limité leur emploi à l’établissement de formules, ainsi qu’avaient coutume de le faire les premiers, économistes mathématiciens. Par suite, cette étude de la production ne présente, à