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calculs au rejet définitif de la formule de l’école libérale « laisser faire, laisser passer », offrant de la sorte un exemple typique de la divergence (que nous avons signalée au début) de ses tendances pratiques et de celles de Walras.

L’exposé de la théorie de l’échange dans le cas particulier d’un marché ne comportant que deux échangistes ainsi terminé, M. Launhardt s’est, comme son prédécesseur, occupé de la généralisation de cette théorie en examinant d’abord le cas où le nombre des produits étant limité à deux, celui des échangistes est quelconque, puis celui où un nombre quelconque d’individus trafiquent sur un marché d’un nombre de produits également quelconque. Il est ensuite passé du problème de l’échange à ceux de l’achat et de la vente, par l’introduction dans son analyse de la monnaie, dont il s’est cru autorisé, pour plus de simplicité, à considérer l’évaluation comme une grandeur constante que, à défaut de mesure absolue, il a regardée comme égale à l’unité, rendant de la sorte les prix égaux aux degrés d’utilité des produits. Cette introduction de la monnaie l’a d’ailleurs conduit à faire entrer en ligne de compte pour la détermination des prix, la condition d’équilibre des budgets individuels (Gleichgewicht des Haushaltes).

Enfin, M. Launhardt a terminé la première partie de ton ouvrage en étudiant un certain nombre de questions particulières : la capitalisation, qu’il a traitée à un point de vue presque purement arithmétique ; l’influence sur les prix des frais généraux commerciaux (Handelskosten), qu’il a, à l’instar de Jevons, exprimée sous forme de réduction des quantités de produits obtenues dans l’échange ; les droits de douane, à propos desquels la spécialisation des données, et en particulier l’adoption d’une courbe d’utilité parabolique, l’a amené à