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questions économiques relatives aux chemins de fer[1]. Puis, sur ces entrefaites, il eut l’occasion de lire la Mathematische Theorie der Preisbestimmung der wirihschaftlichen Güter de Walras, publiée en allemand par Louis de Winterfeid[2], et la Theory of political economy de Jevons, ce qui l’amena à écrire son principal ouvrage d’économie mathématique : Mathematische Begründimg der Volkswirthschaftslehre[3].

Cet ouvrage comprend trois parties : l’échange, la production des marchandises, le transport des marchandises.

M. Launhardt a fait reposer sa théorie de l’échange sur les mêmes bases que Walras. Il en a simplement modifié très légèrement l’exposé, en substituant aux courbes (ou à leurs équations) représentant les variations du degré de l’utilité en fonction des quantités consommées, d’autres courbes (ou leurs équations) représentant les variations de l’utilité totale en fonction de ces mêmes quantités. Mais, tout en ayant adopté le même point de départ que le professeur de Lausanne, il a orienté ses recherches dans une direction toute différente de celle de son prédécesseur, ce qui s’explique sans doute par ce fait que, lors de la composition de sa Mathematische Begründung, l’économiste de Hanovre n’était en possession que de l’abrégé, traduit en allemand, des théories de Walras — il n’eut connaissance des Éléments qu’au moment de l’impression de son livre — et que dès lors il était amené à apporter dans le développement de ses théories le même esprit que celui qui avait présidé à la conception de ses travaux économiques antérieurs.

  1. Wirthschaftliche Fragen des Eisenbahnwesens, dans la Centralbatt der Bawerwaltung (1883).
  2. Cf. p. 163
  3. Leipzig, 1885.