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nécessaire à ceux qui se préoccupent de questions économiques, ce serait créer un cercle vicieux que de ne faire état que des arguments a posteriori qui justifient leur emploi.

Dans la première partie de ce travail nous allons donc examiner indépendamment de l’usage qui en a été fait — sans cependant nous attarder aux discussions byzantines dans lesquelles sont tombés ceux qui se sont confinés dans le domaine de la méthodologie — les raisons qui ont amené certains économistes à recourir à l’appareil mathématique et les motifs qui ont été invoqués par ceux qui ont entendu condamner son emploi. Cet examen a d’ailleurs été déjà entrepris à plusieurs reprises par les auteurs les plus qualifiés[1] (ce qui nous autorise à ne pas le considérer comme oiseux), mais comme depuis plusieurs années, ainsi que nous le verrons, la nature du rôle des mathématiques en économie politique a évolué tout en se précisant, nous croyons pouvoir reprendre l’œuvre de nos prédécesseurs sans paraître caresser le présomptueux espoir d’être mieux inspiré qu’eux.

  1. Notam. par M. E. Bouvier dans son étude sur la Méthode mathématique en économie politique publiée, dans les numéros de août-septembre et de décembre 1901 de la Revue d’économie politique.