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V


Marcelle était ravie. Le docteur, exauçant le souhait qu’elle avait naguère exprimé, lui avait prescrit un traitement qui lui permettait de jouer toute la journée ; même, renchérissant encore sur ses désirs, il avait ordonné qu’elle se livrât à un exercice continuel. M. Dubreuil et Raymonde prirent donc leurs mesures pour composer adroitement la journée de l’enfant.

Le matin, après la visite à la source et le déjeuner, tandis que M. Dubreuil donnait quelques heures à la lecture des journaux et à sa correspondance, Raymonde et Marcelle rejoignaient dans le parc la bande joyeuse des fillettes qui s’ébattaient sur les pelouses. Ce qu’on organisait là de bonnes parties sous l’œil indulgent du régisseur de l’établissement, qui le saurait jamais raconter !

Mais aussi quel excellent homme que le régisseur, et comme il était adoré de tous ces enfants ! Quand la série de jeux était épuisée, qu’on était fatigué du crochet, du cache-cache et des poupées, c’était aussitôt une course folle de toutes ces têtes blondes à la recherche de leur homme de ressources :

— Monsieur Canon ! monsieur Canon !