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noires dont il avait avoué qu’il était souvent assailli : il voulait obéir.

Il ouvrit un livre qu’il s’était fait apporter : Le Grand-Duché de Luxembourg historique et pittoresque, et se mit à voyager en compagnie de l’auteur.

À cette heure même, M. Dubreuil et ses filles entraient à l’hôtel, arrêtaient l’appartement contigu et disaient de Fernand, qu’ils étaient à cent lieues de supposer leur voisin : « Nous nous en ferons un ami. »

C’est le lendemain seulement qu’eut lieu entre eux la première rencontre. Comme la veille, Fernand était assis dans le pavillon de la source, regardant le défilé des baigneurs, quand il vit, tout à coup, la petite Marcelle faire son entrée suivie de M. Dubreuil et de Raymonde.

Cette apparition le stupéfia. Il s’attendait si peu même à retrouver, en cet endroit et à cette heure, les compagnons de voyage qu’il avait quittés l’avant-veille, qu’il ne trouva qu’un salut plein de gaucherie pour répondre aux politesses de M. Dubreuil.

— Vous ici, Monsieur, s’était écrié le député. Quelle surprise ? Quand êtes-vous arrivé ? Où habitez-vous ?

— Mais ici près, répondit Fernand, à l’Hôtel du Grand Chef…

— À quel étage ? demanda vivement Raymonde.

— Au premier, mademoiselle : j’y ai loué deux chambres prenant vue sur les prairies qui longent le ruisseau.

— En ce cas, nous sommes voisins, repartit la jeune fille.

— Et si vous voulez bien ne pas me démentir,