— Oh ! ceci, c’est l’affaire de deux jours, conclut M. Petit.
Alors, prenant le malade sous le bras, il descendit doucement avec lui vers l’établissement hydrothérapique.
Une heure plus tard, Fernand rentrait à l’hôtel, le cœur inondé d’une joie sincère. Sans qu’il pût trouver un motif bien précis à cet élan de lui-même, il se prenait d’une profonde amitié pour le docteur, le premier homme qui eût su, depuis longtemps, lui parler le langage d’une douce compassion et d’une joyeuse espérance.
Ah ! si de son côté, le médecin voulait condescendre quelque jour à remarquer cette amitié et à y répondre, Fernand se croirait au comble de la félicité. Il ne serait plus seul, enfin, dans cette misérable vallée des larmes, il aurait un confident, un être qui prendrait part à ses chagrins, qui l’écouterait, qui le consolerait.
Car il n’avait personne, le pauvre garçon ! Sa mère morte, son père mort, pas de proches, pas un frère, pas une sœur….
Une sœur !… Il en avait eu une, autrefois, dont il se rappelait vaguement les traits, car il était bien jeune et elle était au berceau, la pauvrette… Mais elle avait disparu, un jour…
Fernand se passa subitement la main sur les paupières, comme pour secouer l’accès de ce rêve désolant. Il s’interdisait maintenant de penser à ces choses tristes, et il ne voulait plus penser aux morts qu’à l’heure de la prière, pour les recommander à la bonté de Dieu. Le docteur lui avait formellement prescrit l’obligation de distraire son esprit des idées