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I


— Ainsi, Raymonde, petit père ne t’a rien laissé pressentir de ce qu’il a promis de faire ?

— Je t’assure, mignonne, que je n’en ai pas la moindre idée. Quand il est sorti ce matin, il m’a dit seulement de commencer nos préparatifs de départ, en me recommandant de ne rien négliger pour que nous fussions prêts à quitter Paris lundi ou mardi au plus tard. Cette bonne nouvelle m’a tellement réjouie, que la pensée ne m’est pas même venue de lui demander où il se proposait de nous faire passer nos vacances.

Mais prends patience, chérie, il est cinq heures et tu sais que petit père a prévenu qu’il rentrerait exactement à six heures pour le dîner. Nous l’interrogerons dès son retour, et nous saurons bien vite dans quel pays nous allons faire notre résidence pendant ces trois mois…

Marcelle fit une petite moue d’impatience et se dirigea vers la fenêtre de l’appartement, d’où elle allait guetter le retour de son père. Raymonde, assise devant le Pleyel où tout à l’heure elle laissait ses doigts errer au hasard de l’inspiration, feuilletait distraitement les pages d’un recueil de romances. Les questions de l’enfant venaient de lui