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l’air intelligent donnait aux petits sourds-muets la leçon de lecture à haute voix.

Le temps pressait : le dernier train de Mondorf partant à sept heures, on devait se hâter si l’on voulait voir rapidement les curiosités de la ville même. Mais comme, en sortant de la Maison des États, M. Pauley se proposait de faire voir la cathédrale à ses hôtes, une idée lui vint tout-à-coup et l’on s’arrêta pour écouter sa proposition :

— C’est demain matin, dit-il, que défilent dans nos rues les dernières processions isolées de l’Octave de Notre-Dame. Le spectacle en est éminemment curieux et édifiant : il faut en saisir l’occasion, qui ne se présente qu’une fois chaque année à cette époque.

— Nous devrions donc venir de Mondorf demain matin, dès la première heure ? interrogea M. Dubreuil.

— Ce serait bien malaisé, reprit le ministre. Ces demoiselles ne consentiraient pas sans doute, après les fatigues du voyage, à se remettre en route d’aussi bonne heure. Mais vous avez un autre moyen. Rien n’est encore préparé là-bas pour votre arrivée : vous avez donc toute liberté de passer la nuit à Luxembourg, d’y assister demain au défilé des pèlerinages et de partir ensuite pour Mondorf où vous choisirez vous-même votre appartement. Que vous en semble ?

— Accepte bien vite, petit père, s’écria Marcelle…

— Des deux mains, ajouta M. Dubreuil. Mais je vous le répète, Monsieur le ministre, je suis littéralement confus de tant d’attentions…

— Laissons cela, interrompit M. Pauley. Et