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la ville sur le Bock, l’imprenable boulevard des anciennes fortifications. L’admirable panorama qu’on découvre du haut de ce rocher, arracha un cri de ravissement à Marcelle qui regardait, les yeux élargis, ces merveilles enfantées par la nature puissante. Au pied du roc, la ville basse du Pfaffenthal s’élargissant dans la coulée pittoresque des Bons-Malades et de Dommeldange ; de l’autre côté, l’entassement des maisons du faubourg du Grund, paraissant comme écrasé du poids du piédestal titanesque au-dessus duquel la ville trône en reine orgueilleuse ; en face, le bourg de Clausen, coupé en deux par la ligne droite que dresse le clocher de sa pimpante église, paisiblement assise au pied du bloc colossal des rochers du Mansfeld.

Les promeneurs escaladèrent encore le plateau du Rham, d’où l’on a la vue superbe de la ville au revers, avec les puissants contreforts auxquels s’accrochent, comme dans un effort d’équilibre vertigineux, les grappes de bâtisses suspendues. M. Pauley exposa à son hôte la destination de ces massifs bâtiments du Rham, qui étaient autrefois des casernes et où sont installés aujourd’hui différents services de la bienfaisance publique, un orphelinat, un institut de sourds-muets.

Ceci était fait pour piquer la curiosité de M. Dubreuil, intéressé plus que tout au monde au soulagement de l’enfance infirme ou misérable. Il savait exactement tout ce qui s’est fait en France sous ce rapport et eût été bien aise de pouvoir comparer. Mais le temps aujourd’hui manquait : on ne put que traverser rapidement l’enfilée des longs corridors blancs de l’orphelinat et jeter un coup d’œil, en passant, dans une classe où un maître à