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— Ni moi !

Cette dénégation partit de toutes les bouches comme un feu de file, tandis que tous les regards se tournaient vers M. Vanier, semblant quêter quelques renseignements. Celui-ci comprit et sourit :

— La chose, dit-il, ne saurait paraître étonnante à qui connaît la gigantesque réclame faite autour des stations thermales réputées. Mondorf-les-Bains, moins recommandé à coups d’annonces et de prospectus, n’en est cependant pas moins une station très recommandable : il me suffira, pour vous en convaincre, de vous dire que l’établissement hydrothérapique créé à proximité de la source minérale de Mondorf, a été construit par votre savant professeur Fleury lui-même, le promoteur de l’hydrothérapie scientifique. Il appréciait tellement les vertus de l’eau de la source qu’il accepta, il y a vingt ans, de prendre la direction des bains : aussitôt la réputation du savant praticien y attira une foule de malades, plus que n’en pouvait contenir le petit bourg.

S’il eût pu y demeurer, soyez persuadé que je n’aurais rien à vous dire que vous ne connussiez aussi bien que moi-même, de la station de Mondorf-les-Bains, qui eût pris rang parmi les premières stations balnéaires de l’Europe. Malheureusement, le passage de M. Fleury fut aussi court que brillant : la guerre franco-allemande survint et il quitta la direction.

Je ne pourrais dire le tort que fit la guerre de 1870 à l’établissement de Mondorf, dont la clientèle, qui était surtout française, ne revint plus guère après l’annexion de la Lorraine à l’empire allemand. Ce fut la décadence et presque la mort de la coquette station balnéaire.