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M. Pauley, ministre de la justice du Grand-Duché de Luxembourg, dont M. Dubreuil était devenu intime ami, durant un séjour fait à Mondorf-les-Bains. Et comme il crayonnait ses notes sur le coin de son carnet, il s’interrompit pour demander si le ministre repartait aussitôt après la cérémonie, ou s’il attendait au lendemain…

Son interlocuteur ne savait point. Alors il le quitta sur un geste de remercîment, et alla reprendre plus loin son interrogatoire, désireux de savoir quand M. Pauley partirait. S’il avait la bonne idée d’ajourner son départ, il ne serait pas impossible de le joindre, à son hôtel ou ailleurs. Un ministre du Grand-Duché, c’est un oiseau rare pour le reportage parisien, qui tiendrait un joli succès s’il parvenait à obtenir un interview…

Cependant Raymonde et Fernand venaient d’être conduits à l’autel, et s’agenouillaient sur les coussins disposés à leur usage sur les marches de marbre blanc. M. le chanoine Liévin, invité à la cérémonie, parut alors et fit l’allocution aux jeunes époux ; en quelques mots chaleureux, il parla de la miséricorde de Dieu, qui souvent d’un grand mal sait tirer un grand bien, rappela que la maladie de M. Darcier et de Marcelle avait été l’origine et comme la cause première de la fête qu’on célébrait aujourd’hui ; il en conclut qu’il ne fallait jamais, si désespérante que parût la situation, désespérer de la bonté divine. Puis il termina en souhaitant que cette toute puissante bonté s’étendît à jamais sur le jeune ménage, pour lequel il faisait les vœux les plus ardents de bonheur et de prospérité…

Raymonde était devenue Madame Darcier.

Le défilé maintenant commençait, la foule des