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en grand habit de cérémonie. Elle était admirablement belle, le visage illuminé, sous les plis du voile léger, du reflet de ce bonheur immense dont elle était tout entière inondée.

Marcelle venait ensuite, au bras de Fernand dont elle était la seule famille, portant de la main droite le magnifique bouquet de la mariée. Elle était en robe de surah bleu saphir, ses jolies boucles blondes roulant sur les épaules, l’œil clair, la bouche souriante, tout à fait remise maintenant des douloureuses émotions qu’on avait traversées. À côté d’elle, son frère marchait d’un pas hésitant, comme obsédé de l’idée que tout ceci était un beau rêve, dont on allait le réveiller bientôt. On le conduisit au prie-Dieu qui lui avait été réservé dans le chœur, faisant face à celui de la mariée ; il s’y agenouilla machinalement, écoutant, sans en rien saisir, le prélude triomphal dont les grandes orgues sonores emplissaient les échos de l’église.

Derrière lui vinrent se placer son tuteur et M. le docteur Petit, arrivé de la veille, heureux du bonheur de ce pauvre ami, qui avait tant désespéré et devant lequel s’ouvrait enfin l’avenir d’une existence pleine de sourires.

Derrière Raymonde avaient pris place M. Pauley, et l’ami Florian…

La cérémonie commença, la foule attendant, recueillie, tandis qu’un reporter inexorable faisait sa cueillette de noms et de détails, pour son journal du lendemain, pestant de ne pas trouver un renseignement sûr concernant la personnalité du second témoin de la mariée.

Enfin il rencontra un député qui savait et qui l’informa : le second témoin de la mariée était