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et de te dire l’ordre de M. Dubreuil. Nous rentrerons à Paris jeudi soir : il faut donc qu’aussitôt après avoir reçu ma lettre, tu partes avec ceux de Beautaillis qui doivent reprendre leur service à l’hôtel, et que tu prépares tout pour nous recevoir. Je ne perdrai point ma peine à te faire aucune recommandation, ayant trop de confiance en toi pour douter un seul instant de ton intelligente activité, C’est jeudi soir, chère Rose, que tu reverras tes enfants chéris, que tu embrasseras ta Marcelle et ta

RAYMONDE. »

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Un mois à peine après les incidents que nous venons de raconter, il y avait grande affluence à l’église de la Trinité, de Paris, pour le mariage de Mlle Raymonde Dubreuil, la fille du brillant député d’Indre et Loir, avec M. Fernand Darcier, propriétaire.

La notoriété du père de la mariée et les nombreuses relations qu’il entretenait dans tous les mondes, avaient fait un devoir à la personnalité collective qu’on est convenu d’appeler le Tout-Paris de se trouver à la cérémonie : déjà la grande nef de l’église était pleine, quand les jeunes époux firent leur apparition et gravirent le perron accédant au grand portail.

Ce fut un élan d’admiration générale : dans sa longue robe de moire blanche piquée de dentelles en point d’Alençon, la taille fine dessinée par une légère guirlande de fleurs d’orangers, Raymonde s’avançait au bras de son père, à travers la double haie des assistants, précédée par le suisse de l’église