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qu’il venait prendre pour le déjeûner. Et tout en mangeant, on organisa l’emploi de la journée. Le programme n’était pas compliqué. D’abord, on irait à la messe, car c’était dimanche…

Florian voulut se récrier, mais Raymonde, posant la main sur la sienne, se contenta de répéter ce que venait de dire son père : On ira à la messe…

Florian s’inclina, en homme bien élevé, habitué d’ailleurs à faire toutes les volontés de sa jeune amie.

— Après la messe, dit M. Dubreuil, nous irons saluer M. l’abbé Fleury, un excellent prêtre, mon cher ami, dont tu seras heureux, je gage, de faire la connaissance…

Florian s’inclina derechef en souriant.

— Puis, le dîner, continua M. Dubreuil. Car ici, mon ami, tu dois oublier les coutumes de Paris : on dîne à midi, on soupe le soir.

— Ah ! ça, dit Florian, je te prie de mettre bientôt quelque chose de plus attrayant au programme, car jusqu’ici je n’aperçois rien encore qui ne soit fait pour contrarier mes habitudes.

— Patience, s’il te plaît. Après dîner, nous prendrons une voiture, et nous irons…

— Pas revoir le camp romain, petit père, je t’en prie ? dit Marcelle.

— Soit, ma chérie. Nous irons à Remich, une charmante petite ville assise sur la Moselle dans un cadre de vignes verdoyantes. Et de là… Enfin nous verrons à nous inspirer des circonstances.

Ce programme fut exécuté de point en point et Florian revint le soir absolument enchanté de sa journée. Le matin, à l’église, il avait eu le spectacle de cette foi vive dont il avait si souvent prétendu