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Leur père était demeuré là haut, le concert terminé, en compagnie de ses amis. M. Meunier, qui regrettait vivement d’avoir été présenté si tard à M. Dubreuil, essayait de le retenir quelques jours encore, insistant, promettant d’organiser des parties superbes. Mais M. Dubreuil résistait. Cela n’était plus possible maintenant. Il avait exagéré le temps nécessaire à la convalescence de Marcelle, retenu par l’attrait puissant des amitiés qu’il avait conquises à Mondorf. Il était d’ailleurs attendu à Paris. Son groupe parlementaire s’était réuni déjà pour faire l’étude préliminaire de la ligne de conduite à arrêter. Il fallait bien qu’il rentrât…

Puis à la fin, vaincu par les prières réitérées de ces messieurs, il avait consenti à prendre une semaine encore. Mais ce serait la dernière, cette fois ; il en prenait l’engagement, la toute dernière. Alors on parla d’organiser une bonne partie. Pas le lundi, non ; M. Pauley devait s’absenter ce jour-là. Pas le mardi non plus, M. Meunier devant, plaider en cour d’assises dans l’affaire de la Zanetta. Mais le mercredi…

— La Zanetta ? dit M. Dubreuil, qu’est-ce que cela ?

— Le nom d’une bohémienne, inculpée d’assassinat sur la personne d’une petite fille à qui elle voulait voler ses pendants d’oreille. Le fait s’est passé tout près de chez moi : j’avais même assisté à l’arrestation de la criminelle, si bien que je me suis du coup trouvé intéressé. Je me suis offert à présenter la défense de la bohémienne.

— Je ne manquerai pas cette occasion de vous entendre, dit M. Dubreuil.

En ce moment une grande clarté inonda le coin