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courses, j’ai quitté nos amis pour aller retrouver le secrétaire du comité du neuvième arrondissement, et lui déléguer tous mes pouvoirs de président pour l’organisation des colonies scolaires des prochaines vacances. Une affaire pressante l’empêchant de me donner son temps comme il le voulait, je l’ai invité à venir passer la soirée avec moi : je l’ai d’ailleurs chargé de nous amener le vice-président. Nous aurons aussi mon collègue du département à la députation, puis quelques amis que j’ai rencontrés et invités à cette soirée d’adieux improvisée.

Je t’ai dit déjà que j’avais croisé le docteur sur le boulevard… Eh ! mais, au fait, il m’a remis un petit livre en me recommandant d’y jeter un coup d’œil avant son arrivée…

M. Dubreuil sonna et pria le domestique de lui monter ce livre, que par distraction il avait laissé dans la poche de son coupé.

— Tiens, dit-il quand on le lui eut apporté, Mondorf-les-Bains… Qu’est-ce que c’est que cela ? Sais-tu peut-être, Raymonde, où perche ce port de mer ?

— Absolument pas, dit Raymonde ; mais à en juger par la tournure du nom, ce pourrait bien être en Allemagne… Mondorf ?… Dorf doit signifier notre mot : village.

Marcelle prit le livre des mains de M. Dubreuil :

— Êtes-vous assez drôles tous deux, dit-elle finement, de vous creuser la tête à chercher une chose que ne peut manquer de nous renseigner la première page du livre…

Et ouvrant l’opuscule, elle lut à haute voix : « Mondorf-les-Bains est un bourg fort ancien, si-