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de Mondorf, babillaient gaîment dans leur coin, sans écouter les explications, parlant chiffons et fanfreluches. L’une des amies de Raymonde faisait en ce moment la description minutieuse d’une toilette vert bouteille, arborée la veille, à la stupéfaction générale, par la grosse dame de Montmédy.

— Où prends-tu cette grosse dame de Montmédy ?

— Voyons, Raymonde, tu sais bien, cette excellente maman arrivée avec son petit lycéen à la fin du mois dernier… Tu ne la vois pas d’ici ?… Au fait, te rappelles-tu, celle qui en voulait tant à la gymnastique l’autre jour…

— Ah ! parfaitement.

— Eh bien, ma chère, c’est elle qui avait arboré cette robe d’un vert outrageant, dans laquelle elle faisait l’effet d’une grosse pomme pas mûre.

Et les détails pleuvaient, railleurs, assassins.

La voiture s’arrêta et l’on descendit pour visiter les vestiges du vieux camp romain.

Ces demoiselles faisaient bande à part, laissant les deux hommes se perdre dans leurs explications.

— Oh ! ce camp romain, disait Marcelle. C’est cela qui n’est pas drôle d’y venir avec petit père et de l’entendre parler archéologie. À chaque vieille ferraille qui se trouve perdue dans la poussière, petit père se précipite : quelle émotion ! c’est une médaille antique, le fer du glaive d’un soldat, peut-être… Non, c’est un morceau de fer à cheval usé de l’an passé. Du pied vous faites voler, sur le chemin, un tesson de faïence, le rebut d’un ménage de paysans ; prenez garde ! c’est peut-être un débris de tuile romaine… N’y a-t-il pas un bout d’inscription ?…