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longtemps, parti pour ce pays inconnu, d’où pas un voyageur n’est encore revenu.

Une autre objection que vous font certaines mamans, en général celles qui ont des fils obèses ou mal conformés :

— La gymnastique, mais c’est ridicule : je ne veux pas que mon fils devienne un saltimbanque !

Ridicule !… Ah ! il faut parfois un rude courage pour affronter cette vessie gonflée de vent. Je ne sais, pour ma part, qu’une chose ridicule : c’est d’être laid, laid par sa faute, de cette laideur pâteuse des gens bouffis qui mangent, boivent et dorment, sans plus bouger, du reste, que des momies.

C’est d’avoir, toujours par sa faute, des jambes en manches de veste et une poitrine en cône tronqué, du coton dans les oreilles et des lunettes bleues sur le visage.

On acquiert la santé, on redresse les imperfections du corps, comme on acquiert l’instruction : par le travail. La beauté et la rectitude des formes sont non seulement une chose excellente en soi ; elles sont la condition première, essentielle de toute santé prospère, durable et complète. Sans la rectitude des formes, pas de rectitude des organes, pas de bon fonctionnement de ces derniers.

Donc, qu’on le sache bien, d’un côté la force, la santé, la liberté de tous les membres, le jeu facile de tous les organes, la grâce et la beauté physiques ; de l’autre, les maux cruels, les douleurs aiguës, les membres retenus prisonniers par le rhumatisme ou par la goutte, et les difformités qui en sont les conséquences.

Je sais bien que, malgré cette comparaison tout