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D’abord, on n’a pas le temps. On a bien deux ou trois heures par jour à passer dans un café, dans un cercle ; on trouve des soirées entières pour le concert, pour le théâtre, voire pour le bal, mais quelques minutes pour les besoins du corps, impossible !

On trouve le temps d’avoir la migraine et bien d’autres indispositions ; on trouve le temps de garder le lit lorsqu’on est malade ; mais les quelques instants nécessaires quotidiennement pour prévenir ces inconvénients qui dégénèrent souvent en maladies graves, ces quelques instants, ou ne les trouve pas.

Ensuite, on dit que la gymnastique est inutile.

— Madame, pourquoi vos enfants ne font-ils pas de la gymnastique ?

— À quoi bon ! Monsieur. Mon oncle a vécu jusqu’à l’âge de quatre-vingt-dix-sept ans. Il n’avait fait jamais aucun exercice.

Dans toute la famille, il y a comme cela un oncle qui a vécu cent ans et qui n’a jamais fait de gymnastique. Demandez un peu à le voir, ce fameux oncle : impossible, il est mort…

J’ai aussi un oncle, moi, mais un oncle vivant et bien vivant. Il a quatre-vingt-cinq ans ; il se porte comme un charme, mais il a, toute sa vie, cultivé les exercices du corps : gymnastique, escrime, équitation, natation, et il fait encore, chaque jour, ses cinq kilomètres, à pied, et chaque jour aussi, en se levant, pendant dix minutes au moins, il exécute dans sa chambre des mouvements d’assouplissement de toutes les articulations.

Je suis bien convaincu, et mon vieil oncle aussi, que sans cette hygiène salutaire, il serait, depuis