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regrettaient presque maintenant. Et la grosse dame qui avait parlé de clowneries, s’extasiait à lorgner le premier prix :

— Quel gaillard ! quelle santé !…

Cependant une idée subite était venue à l’esprit de M. Pauley, et avant de congédier les lauréats qui attendaient de pouvoir se retirer, il demandait à M. Dubreuil de vouloir adresser quelques paroles aux gymnastes.

Celui-ci se récriait, remerciant, s’excusant, ne voulant pas se livrer au hasard d’une improvisation. Mais M. Pauley insista. Il ne demandait pas un discours, bien sûr ; quelques mots seulement, pour encourager ces jeunes gens, qui lui en sauraient le meilleur gré….

Et comme le père de Raymonde faiblissait, ayant déjà consenti au fond et s’occupant même de trouver une première phrase — la seule qu’il lui fallait connaître, car les autres suivraient sans difficulté certainement — M. Pauley pria l’instructeur de prévenir les gymnastes que M. Dubreuil, député au Parlement français, leur faisait l’honneur de clôturer la fête par un petit discours de remerciements.

La nouvelle courut de proche en proche et un grand silence se fit, tandis que les deux pelotons des gymnastes, aussitôt reformés, traversaient la piste pour se rapprocher de l’orateur.

Déjà M. Dubreuil était debout quand ils firent halte à quelques pas de lui. Il prit la parole sans plus tarder. Il pria d’abord ses auditeurs de l’excuser de la faiblesse qu’il avait eue d’accepter la proposition que M. Pauley venait de lui faire à l’improviste et de prendre la parole. S’il l’avait fait