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clure une grosse maman qui donnait le signal du départ.

M. Dubreuil avait souri ; mais trop galant homme pour contredire la bonne dame, qu’il connaissait fort peu d’ailleurs, il était sorti, entraînant le major, à qui maintenant il exposait ses idées sur l’objet de la discussion.

Oh ! quant à lui, il était pour la gymnastique et la déclarait une chose indispensable. On s’était moqué en demandant qu’elle fût obligatoire : hé ! hé ! l’idée ne serait peut-être pas déjà si mauvaise. On rendait obligatoires aujourd’hui tant de choses beaucoup plus inutiles. Au reste, tout le monde était d’accord et le préjugé, si puissant autrefois, qu’on gardait dans un certain monde contre la gymnastique, allait s’affaiblissant de jour en jour, et il finirait bien par n’en plus rien rester. Tout le monde y gagnerait.

Le major abondait dans son sens, citant des cas d’expérience où l’exercice avait suffi à guérir des malades. Et puis, ce n’était pas seulement le corps qui profitait et se fortifiait, c’était encore et surtout peut-être l’esprit, que l’exercice assainit et dégage.

Il avait conclu en proposant d’aller faire cinquante points de billard. Les demoiselles, pendant ce temps-là, étaient allées au « Salon des Dames » faire un peu de musique. Raymonde avait gagné de gros applaudissements en chantant avec beaucoup de talent la douloureuse plainte de Françoise de Rimini. M. Dubreuil avait perdu deux parties, complètement battu par le major, qui s’excusait.

— Laissez, laissez, major, disait-il ; vous jouez comme Vignaux et c’est sans espoir que j’essaye de lutter.