Page:Moressée - Un mariage à Mondorf, 1887.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 178 —

— Oh ! oui, petit père ! Mais aussi quel dommage si le mauvais temps d’hier avait persisté ! Il aurait gâté toute la fête !

— Quelle fête ?…

— Comment ! tu ne sais pas. Mais c’est aujourd’hui qu’arrive la Société de gymnastique pour donner la séance qu’elle avait promise. M. Canon a tout arrangé dans le parc pour les recevoir. Nous avons passé la matinée à le voir faire les préparatifs. Et c’est terminé : la fête sera bien jolie, tu verras !

Ce joyeux babil aurait duré longtemps si l’heure du dîner ne fût pas venue. On passa dans la salle à manger, où déjà Raymonde était avec quelques amies. Comme on allait se mettre à table, le major entra et vint saluer M. Dubreuil.

Le dîner fut gai et la conversation ne languit pas. Les dames surtout ne tarissaient pas sur la fête de l’après-midi, et en commentaient le programme, qui venait d’être distribué. Les opinions étaient fort variées. Les jeunes femmes et les demoiselles, en général, étaient franchement d’avis que la gymnastique était nécessaire : on leur en avait fait suivre un cours à la pension et elles s’en étaient bien trouvées. Les vieilles femmes, de leur côté, professaient que la gymnastique n’a pas d’utilité, sinon pour les gens que leur profession empêche de sortir et de se promener. C’était bien un peu ridicule, ces mouvements exagérés, ces déhanchements et ces dislocations ; alors, si c’était nécessaire, on n’avait qu’à décréter l’obligation pour tous d’en pouvoir remonter aux saltimbanques et aux paillasses !

— Tout le monde clown, alors ! dit pour con-