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fait, Monsieur, pour faire persister l’excellente impression produite sur nous dès notre arrivée.

— Vous ne m’aviez pas habitué, Mademoiselle, dit en s’inclinant M. Pauley, à des compliments aussi flatteurs…

La colonie de vacances des fillettes était installée à l’Hôtel de Paris, à l’extrême limite du territoire luxembourgeois et au-delà du ruisseau de l’Altbach. Au moment même où les visiteurs passaient le seuil, une des institutrices chargées de la surveillance se trouva devant eux et, reconnaissant le ministre, s’inclina gracieusement et se mit à leur disposition.

Les enfants avaient assisté à la messe et venaient de rentrer, attendant l’heure d’aller à l’établissement, où le docteur leur avait donné rendez-vous dans la matinée, pour les voir et organiser, de concert avec les surveillantes, le service des bains qui leur étaient réservés. On se hâta de passer dans la grande cour de l’hôtel où les fillettes prenaient, leurs ébats. Dans un coin, sous l’ombrage des peupliers, un groupe chantait en chœur une romance ; çà et là des gamines à l’air espiègle poursuivaient, la raquette levée, leurs légers volants de plume. Mais tout ce mouvement cessa d’un coup à l’entrée de la famille Dubreuil et le chant s’interrompit soudain, tandis que le rouge montait à tous les jeunes visages dans le mouvement de surprise provoqué par cette visite inattendue.

Cependant M. Pauley demandait déjà qu’on ne fît pas attention à lui, qui ne venait pour déranger personne. Il voulait s’enquérir seulement auprès de ces demoiselles, et apprendre d’elles-mêmes s’il ne leur manquait rien et si elles s’amusaient ferme. Car il ne fallait pas oublier, n’est-ce pas ? qu’elles